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    -Après-midi du 29 février 2012 dans la Dombe-

Le long du sentier les peupliers fréquentent les sapins et les sapins les buissons. J'étais venue chercher la glace sur les étangs, et je pensais la retrouver intacte comme la dernière fois. Stupéfaction et amusement à la fois...La glace avait fondu et laissait place à de vastes étendues laiteuses et sales. Mais bien sûr !  Les températures étaient monté en flèche et venaient rompre mon équilibre intérieur...-rire- ...D'autres retrouvailles...Les canards peuplaient de part en part l'étang voisin et deux touffes de gui décoraient  les arbres et s'élançaient gaiement dans le ciel bleu comme deux princesses sauvées des eaux.

Tout parlait de vie, de renouveau, une promesse était suspendue à chaque fragment de branche, à chaque bouffée d'oxygène, à chaque pas posé l'un derrière l'autre. C'était la promesse de la vie cent fois renouvelée dans son habit aux couleurs pétantes. Le blanc avait laissé la place à "la non couleur de l'atmosphère" , celle du glissement ténu et langoureux vers une saison nouvelle ... Le chant des oiseaux accompagnait cette transition et le bonheur vibrait dans chaque atome comme un bruit de canon...

C'était facile. Il suffisait de suivre le sentier et la vie suivrait son cours. Il y aurait beaucoup de surprises. Je découvris de nombreux terriers de ragondins dans le petit canal qui longeait le buisson. Plus gros que des terriers de renard. Je me suis demandée s'ils faisaient la sieste à l'intérieur à cette heure là...Je fis en sorte de marcher lentement pour essayer d'en voir un mais mon ombre me précédait et je me suis dit que malgré mes précautions cela serait sans doute fatal. Le ragondin est très sensible à toute présence, tout froissement de pas et serait sûrement alerté par tout changement subit de lumière...Il aurait fallu marcher en sens inverse. La belle affaire ! Une heure plus tard environ, au bord d'un autre étang, j'ai vu comme une souche au loin, au milieu du sentier. J'ai pensé que c'était un de ces animaux fétiches de la fée Mélusine. Non, ce n'était pas un rêve ! Un ragondin...un vrai ! qui s'est dirigé vers l'eau et a disparu en en clin d'oeil sous une énorme touffe d' herbe au milieu de l'étang. Je crois bien qu'il s'est mis en apnée car j'ai attendu plus de dix minutes, plantée là au  beau milieu du sentier mais je ne l'ai pas revu. Je ne connais pas bien les modes de vie de cet animal mais je le soupçonne d'avoir nagé longtemps sous l'eau et finalement mes yeux ont rendu les armes...C'était une belle journée.

                                                                                          -le 06 mars 2012-

Esm.....a@ 

Pablo Picasso

 est le titre donné à ce poème par Paul Eluard

"Les armes du sommeil ont creusé dans la nuit

Les sillons merveilleux qui séparent nos têtes.

A travers le diamant, toute médaille est  fausse,

Sous le ciel éclatant, la terre est invisible."

-Capitale de la douleur-

Paul ELUARD

m'a inspiré :

...Les bras ballants du réveil ont lissé tout le jour

La terre aplanie qui rejoint nos corps.

En dehors du rubis, rien ne vaut le saphir

Dans la nuit tombante, le ciel est encore bleu...

                                                    -le 4 mars 2012-

Esm.....a@+

"Le jour en profondeur bien plus que de coutume

Met un songe où tout seul le vide s'engageait,

On voit changer l'azur où rien n'avait bougé,

Ce peu de ciel errant nous cherche et nous résume

au delà de nos plus aériennes frontières,

Si loin de nous que nous en sommes effrayés,

Et nous baissons les yeux et rapprochons les pieds

Nus, qui sentent passer le frisson planétaire."

-Oublieuse Mémoire-

Jules SUPERVIELLE

m'a inspiré :

...Le jour en surface plus rarement que jamais

Dissipe le réel où toute entière la matière s'évadait,

On imagine l'azur immuable où tout s'est transformé,

Cette plage de gris rivé s'éloigne et nous consume

A l'avant de nos terriennes limites,

Si proches  que nous en sommes rassurés,

Et nous élevons les yeux et tendons nos bras

Habillés, qui imaginent la caresse radieuse du cosmos...

                                                          -le 2 mars 2012-

Esm.....a@+

A travers les feuillus épais et les nuages

Qui esquissent les visages déformés

De nos parents, de nos amis, de nos proches,

Ressemblant aux monstres marins

D'un grand peintre inconnu

Arbre tout puissant

la rancoeur est maléfique et inutile

Tu le sais depuis la nuit des temps

Puisque tu acceptes sagement

Ton mariage inouï et éternel avec le lierre vivace

Ce petit coquin qui t'ensorcèle à perte de temps

Et se trémousse immortel sut ta cime aux feuilles éblouies

Arbre sauvage ou cultivé

Vénéré des hommes, des vers et des abeilles

Es-tu sage au-delà de ta symbolique et des rituels

Au delà des mots fabuleux qui t'ont déïfié, mystifié, encensé

Comme un dieu tout puissant

A qui il faut donner chaque jour sa gamelle

Pour en faire un prince bien traité aux habits rutilants...

                                         -le 29 février 2012-

Esm.....a@+

Arbre

Tu égaies les soirées d'hiver,

De printemps frileux et de mai lancinant

Pour remplir de confort pétillant et de chaleur

Le corps et l'âme des bien-pensants

Et de vous nos amis méritants

Arbre,

Tes braises crépiteront et tes cendres

Dessineront le nom de nos amis

Proches, lointains, vivants, mourants

Tout proches, aux quatre coins éparpillés

Sans école et sans maître

Nous accepterons de vivre profondèment enracinés

Dans le respect de l'individualité essentielle

De l'être et de sa liberté

Aux feuilles simples, multiples et caduques...

                                           -le 27 février 2012-

                          à suivre...

Esm.....a@+